Le design au service de l’innovation dans le médico-social : le cas du GAPAS
Mélina Konrad, directrice du service Hébergement du GAPAS, revient dans cette interview sur la mission confiée à Signes de sens dans le cadre de la définition du nouveau parcours utilisateur de ses services d'hébergement et d’accompagnement. Elle nous explique comment la méthodologie de design de service permet d’apporter des solutions innovantes en matière de transition inclusive.
Qu'est-ce que le GAPAS ?
Mélina Konrad: Le GAPAS propose diverses formes d’accompagnement pour des personnes en situation de handicap, enfants et adultes, à travers la gestion de 26 établissements et services sociaux et médico-sociaux. Le GAPAS est une association Loi 1901, agréée ESUS (Entreprise Solidaire d’Utilité Sociale). L’action de l’association s’articule autour de la citoyenneté des personnes en situation de handicap. Elle œuvre en faveur de leur autodétermination et d’une réponse accompagnée pour tous.
En quoi consiste le projet ?
Le futur Service de Soutien à l'Inclusion du GAPAS s'est associé à Signes de sens pour concevoir le nouveau parcours utilisateur de ses services d'hébergement et d'accompagnement. L'objectif était de trouver des solutions innovantes oeuvrant pour la transition inclusive. La mission de design de service a pour ambition de permettre aux adultes en situation de handicap psychique de s'auto-déterminer, c'est-à-dire de faire leurs propres choix concernant leur logement et leurs habitudes de vie selon leur projet. La mission de design de service implique également un enjeu d’acculturation des équipes à la démarche.
Comment amener les usagers vers l'auto-détermination, pour les amener à exprimer leurs choix selon leurs envies et besoins ?
Tout d'abord, il est important que le projet soit une démarche inclusive où chaque personne est accueillie en tant que citoyen. De plus, la réponse aux besoins que l'on apporte doit respecter les choix de parcours de vie des personnes. Il faut aussi être rigoureux afin que chaque demande d’intégration soit envisagée sous l’angle des compétences de la personne, le recrutement doit s’inscrire dans une dynamique positive qui privilégie la valorisation de l’usager.
Qu'est-ce que cela va changer pour les usagers ?
Avant, l'usager avait droit à un service donné suite à une orientation MDPH, puis intégrait un bâtiment avec une équipe rattachée, comme le SAVS, le foyer d'hébergement, le Foyer de vie... Pour demain, nous proposons de partir du projet de l'usager et cet usager sera accompagné par une équipe composée selon ses besoins. Au fil du temps, l’accompagnement que l'on propose est adapté à l'évolution de situation de l'usager, ce qui l'aide à progresser vers l’autonomie inclusive. On crée le métier de coordinateur des RH ou des compétences pour faire cet agencement et l’animer.
Les lieux de vie ne sont plus associés à un type de prestation (SAVS, foyer, ...) mais à des modes d’habitation (appartement seul, colocation, résidence entière...), accompagné de divers modes d’accompagnement. On peut donc changer de prestation sans changer de lieu de vie et inversement. La personne n’est pas enfermée dans son accompagnement, celui-ci évolue en fonction de l’évolution de sa situation.
Quelle est la suite du projet à partir de septembre ?
Nous poursuivons le travail à la rentrée sur l'écriture du parcours utilisateur des équipes. Sur la première mission, on a centré notre regard sur ce que vit l’utilisateur pour défnir le parcours idéal qu’on lui souhaite. Sur cette deuxième mission, on peut changer le regard et faire le même travail mais en centrant sur les professionnels pour écrire leurs parcours utilisateurs à eux et répondre ainsi aux questions que l'on se pose : comment on travaille ensemble ? où on travaille ? Qui fait quoi quand ? Comment on crée les équipes d’évaluation ? C’est quoi un chef d’équipe ? ... Le prototypage, les tests, l'évaluation et le déploiement s'étendront de septembre à janvier 2020.
Hospimédia a réalisé un article sur le sujet, pour plus d'information, consultez-le ici :
https://abonnes.hospimedia.fr/articles/20190826-insertion-signes-de-sens-met-le-design-au